Edito de Charles Melman : Uber alles

            Diverses élections illustrent le goût de l'électeur pour … autre chose. D'où la surprise de voir un personnage surgir, jusqu'ici étranger à la classe politique et qui, à la condition d'un argumentaire différent, va s'avérer capable de l'emporter sur les professionnels.

            Il est vrai que, d'une façon beaucoup plus générale, les professionnels aujourd'hui n'ont plus la cote.

            Le triomphe des nouvelles technologies montre à la manœuvre de jeunes néophytes hier inconnus et qui marchent mieux. Il y a donc de nouvelles façons de faire mais qui, n'étant pas l'effet d'un changement de discours mais de calcul laissent dans un embarras certain celui qui a pris en charge de publiquement les faire valoir.

            Si l'on se fie à Trump, vieux cheval mais jeune politique, son propos ainsi ne relève plus du discours mais de l'interpellation. On se parle avec le public, de toi à moi, entre nous et contre les élites, les engoncées de la grammaire. Notre président est certes différent. Rarement pourtant on aura entendu de sa bouche un discours électoral aussi distant des réalités économiques et sociales  et qu'il va falloir maintenant traiter.

            Mais comment ? Car si c'est le numérique qui régit maintenant la réalité, rappelons qu'il est totalitaire et indifférent au maintien de la vie. Et son savoir n'ayant rien à faire avec celui de l'inconscient, on peut se demander si le discours psychanalytique ne va pas être le dernier rempart  contre le vœu de mort.

Ch. Melman

26 mai 2017