Edito de Charles Melman : Merci, Monsieur le Président

Il y aurait une science de l'apprentissage, et à laquelle notre actuel ministre de l'éducation entend donner toute sa place.

Dommage que, à cette occasion, il néglige pourtant le savoir accumulé depuis des siècles sur cette discipline.

L'expérience en effet rappelle que la condition de sa réussite – mais a-t-elle jamais été formulée comme telle – est … l'amour. On aime ce qui fait figure de savoir – celui-ci serait-il une esbrouffe – et alors du même coup celui ou celle qui le figure, le prof. Il arrive aussi – doit-on le croire ? – que celui-ci se trouve à l'occasion traversé en retour par la flèche qui perce son élève : il aime celui qui l'aime.

On frémit  de penser que l'histoire de France eût été tout autre si c'est par la science et non par l'artisanat, provincial au demeurant, qu'avait été géré l'enseignement des établissements d'Amiens.

Car la science a pour propriété d'exclure le sujet de l'ordre logique qu'elle promeut, alors que celui-ci n'a d'autre aspiration que tenter de substituer son émoi à une incomplétude – celle de la science – qui à défaut de cet  amour ne déboucherait sur aucun sens.