Édito de Charles Melman : Ambivacances

On ne sait pas le penseur qui a inspiré au Président la philosophie du “en même temps ” qui a fait son succès en 2017 puis semble ensuite avoir désorienté le quinquennat. Mais on peut aisément vérifier qu’elle invalide la sagesse aristotélicienne et son principe de non contradiction, A et non A ne sont pas possibles en même temps, disait-elle, la vérité étant d’un côté ou bien de l’autre mais pas ensemble.

Les effets de cette invalidation de la contradiction sont visibles dans de nombreux domaines dont nous ne donnerons pas la liste mais que nous réserverons au moral et au sexuel qui nous intéressent directement.

La promotion du genre est impensable sous l’application d’une telle loi, A et non A coexistent grâce à elle sans faire problème et du même coup le renversement éthique qui fait du comportement hier rejeté le principe d’un nouvel impératif. Puisque ce qui relève de l’hétéros (A ≠ non A) est aboli au profit de l’homo (A=non A)

Ce qui est admirable est sûrement que c’est la logique fût-elle élémentaire qui s’avère ici directrice des comportements et nous vaut le contenu grotesque de “débats” dont les contenus n’ont plus le moyen de marquer leur opposition et de se distinguer.

Il est ordinaire pour un édito de fin d’année universitaire de souhaiter de “bonnes vacances ”. Il faudrait que le mien vous signale que les bonnes doivent aujourd’hui être suspectes d’être mauvaises en même temps, ce qui ne facilite pas les relations. Contre cette suspicion (tiens ! mais n’est-ce pas celle des abstentionnistes ?) me voilà  contraint à la violence insupportable qui consiste à vous souhaiter simplement  d’heureuses vacances.

                                                       

Ch.Melman
3 juillet 2021